Comparaison des techniques opératoires de la hernie inguinale

Le traitement des hernies de l’aine ne peut être que chirurgical. Trois techniques, deux à « ciel ouvert » le Shouldice et le Lichenstein et une coelioscopique, sont à proposer.

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1) La technique du Shouldice

Jusqu’au début des années quatre-vingt, les chirurgiens avaient un certain mépris pour les hernies, préférant une chirurgie plus gratifiante. Ils opéraient donc les hernies en fin de programme, rapidement, et de façon rustique. Chaque chirurgien croyant pratiquer la bonne méthode y apportait même, parfois, des artifices techniques personnels, alors qu’aucune étude sur un grand nombre de patients n’avait été réalisée et publiée. Les suites opératoires étaient alors marquées par des douleurs, des infections (abcès de paroi) et un risque de récidive évalué à 20 %.

Le mérite du Shouldice Hospital de Toronto (Canada) est d’avoir fait une étude très approfondie sur un grand nombre d’opérés comparant différentes techniques pour en trouver une qui, bien réalisée, entraîne moins de 1 % de récidive.

Cette technique décrite en 1945 a été introduite en France au début des années 1980. Elle est maintenant pratiquée par la majorité des chirurgiens.

La méthode de Shouldice est en fait un ensemble d’éléments qui concourt à diminuer la douleur, à raccourcir l’hospitalisation et l’arrêt de l’activité. Ces éléments sont :

  • le choix de l’anesthésie,
  • la technique chirurgicale proprement dite,
  • la préparation psychologique du patient,
  • La rééducation postopératoire.

 

a) Le choix de l’anesthésie :

Dans la méthode mise au point au Shouldice Hospital, l’intervention se fait en ambulatoire, sous anesthésie locale, le patient retournant chez lui le soir de l’intervention. En France, les patients semblent préférer une hospitalisation que l’on peut limiter à quarante-huit heures.

Quand l’intervention se fait sous anesthésie locale, celle-ci est potentialisée par une neuroleptanalgésie. Souvent, les patients préfèrent une anesthésie générale, ce qui est réalisable et n’empêche pas le lever précoce.

Ces deux types d’anesthésie vont permettre la marche dès l’après-midi de l’intervention.

L’anesthésie péridurale n’est pas conseillée, car elle impose la position allongée empêchant le lever précoce et va à l’encontre de la « philosophie » de la méthode. Elle n’est pas préférable à l’anesthésie locale chez les opérés qui ne veulent pas d’anesthésie générale. De plus elle peut entrainer chez 20% des hommes des difficultés à uriner dans l’aprés-midi avec la nécessité de la pose d’une sonde urinaire.

 

b) La technique chirurgicale :

Elle s’adresse aux hernies inguinales, aussi bien directes qu’obliques externes. L’intervention dure une heure. Les gestes de dissection sont communs à toutes les techniques de cure chirurgicale de hernie :

  • incision cutanée horizontale inguinale.
  • ouverture de l’aponévrose du grand oblique,
  • dissection du cordon,
  • section du crémaster,
  • dissection, section et ligature du sac.

C’est dans la reconstitution pariétale et dans l’utilisation du fascia transversalis que le Shouldice apporte son originalité. Le fascia transversalis obture l’orifice inguinal profond. C’est lui qui est distendu dans les hernies inguinales directes. Pour imager le geste chirurgical, on peut comparer le fascia transversalis à « un veston droit distendu qui va être transformé en un veston croisé cintré », par une suture en paletot.

  • Ce premier plan en paletot est constitué par le fascia transversalis.
  • Le deuxième plan est constitué par un surjet arcade-conjoint en rétro-funiculaire.
  • Le troisième plan est constitué par la fermeture de l’aponévrose du grand oblique.
  • La peau est refermée par un surjet intradermique dont l’ablation se fera par simple traction au dixième jour.
  • Ainsi le patient, qui le désire, peut sortir le lendemain de l’intervention.

 

c) Les raisons qui prolongeaient l’hospitalisation étaient :

  • le drainage aspiratif de la plaie opératoire qui a été rendu inutile par les soins apportés à l’hémostase,
  • l’infection qui a quasi disparu en opérant les malades en début de matinée, dans une salle décontaminée et réservée à ce type d’intervention avec une asepsie rigoureuse de type orthopédie doublée d’une antibiothérapie flash prophylactique,
  • la douleur postopératoire qui a considérablement diminué. Bien sûr, elle est différemment perçue d’un malade à l’autre. On ne voit plusde ces patients pliés en deux pendant huit jours, cela en raison de la technique de suture qui se fait sans tension, avec une bonne répartition des forces alors que les techniques antérieures essayaient de rapprocher des tissus trop distants par de grands points,sujets à la rupture à moyen terme.

La reprise d’activité physique est variable d’un opéré à l’autre. Nous conseillons à l’opéré de marcher deux kilomètres le matin et deux kilomètres l’après-midi pendant la première semaine, puis d’intensifier la marche pour trottiner à la troisième semaine, tout en commençant les abdominaux supérieurs et les assouplissements pour être d’attaque après cinq semaines.

Ce programme de rééducation a été mis au point pour les sportifs et notamment les footballeurs opérés de pubalgies (intervention de réparation musculaire voisine de la cure chirurgicale de hernie) et qui reprennent l’entraînement un mois après l’intervention et la compétition à deux mois.

La reprise du travail dépend aussi de l’opéré, de son activité et de sa motivation.

Outre les progrès techniques, une bonne explication des principes de l’intervention, de la nécessité d’un lever précoce et d’une reprise rapide de l’activité physique peut améliorer la mauvaise réputation de la cure chirurgicale des hernies de l’aine.

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2) La technique de Lichenstein

Elle comporte les mêmes gestes que le Shouldice et se réalise dans les mêmes conditions (A.G ou A.L.). Elle consiste à interposer un filet prothétique entre le plan musculaire profond et le plan aponévrotique superficiel.

C’est l’intervention la plus pratiquée actuellement : elle nécessite moins d’expertise que la cœlioscopie mais peut entrainer des douleurs résiduelles du fait des agrafes qui sont utilisée pour fixer la prothèse

Elle est à proposer pour les récidives, les parois fragiles et les opérés à partir de 40 ans.

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3) La technique par voie coelioscopique

Principe de l’intervention : C’est la mise en place, sous anesthésie générale par voie coelioscopique d’un filet prothétique en prépéritonéal.

Les différents temps opératoires sont :

  • Création du pneumopéritoine
  • Mise en place des trois trocarts
  • Décollement prépéritonéa
  • Réduction du sac herniaire
  • Introduction de la prothèse qui obture l’orifice herniaire
  • et qui n’est pas agrafée le plus souvent
  • Fermeture du péritoine

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Les avantages : Ils sont surtout dominés par le confort postopératoire.

  • Douleur minime
  • Petite cicatrice
  • Sortie le lendemain
  • Reprise de travail précoce
  • Elle ne nécessite pas de rasage

Les inconvénients :

  • Ils nécessitent une anesthésie générale.
  • Il pourra exister, au niveau inguinal et scrotal, un hématome qui disparaîtra rapidement.

 

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  Docteur Gilles Reboul, chirurgie hernie inguinale Paris  
Consultation : Chirurgie viscérale, chirurgie coelioscopique 

Spécialiste : Docteur Gilles Reboul

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